Poterie terre cuite - Karatsu-yaki

Poterie terre cuite - Karatsu-yaki

La poterie terre cuite Karatsu-yaki est produite dans la ville de Karatsu (préfecture de Saga) et le nord de la préfecture de Nagasaki. Son histoire remonte à plus de 400 ans et elle est désignée comme artisanat traditionnel national.

Le Karatsu-yaki se reconnaît à son caractère terrestre, franc et texturé, à des techniques traditionnelles comme le tour de potier à pied et certains martelages.

Très apprécié comme ustensile à vivre — en dialogue avec le thé, la cuisine et les fleurs — il gagne en beauté à l’usage : la couleur de l’argile évolue et la surface peut présenter des kannyū (craquelures de glaçure) qui se patinent avec le temps.

Bol Karatsu-yaki : texture d’argile et glaçure caractéristique

Caractéristiques des articles de Karatsu

Les pièces de Karatsu présentent une grande variété selon la nature de l’argile, la glaçure et les techniques utilisées.

On distingue de nombreuses variantes, dont certaines sont devenues emblématiques (voir ci-dessous).

Céramique Chôsen Karatsu à double glaçure paille et fer

Chôsen Karatsu

Appelé « vaisselle coréenne Karatsu », le Chôsen Karatsu se caractérise par une glaçure de cendres de paille (blanche) versée sur une glaçure noire au fer, créant des « paysages » (variations de couleur), ou par l’application séparée de ces deux glaçures.

Produite pendant environ 70 ans depuis la fin du XVIe siècle jusqu’à l’apogée Keichô–Genna (milieu du XVIIe), cette tradition a ensuite décliné. Le Chôsen Karatsu demeure l’un des styles anciens les plus recherchés, tant le savoir-faire des potiers y est manifeste.

La cuisson du Chôsen Karatsu est réputée délicate : les points de fusion de la glaçure de paille (blanche) et de la glaçure au fer (noire) diffèrent. Trop bas, la glaçure de paille ne « coule » pas ; trop haut, elle recouvre la glaçure au fer. Obtenir l’effet souhaité exige une maîtrise fine de la température.

Détail de glaçure Chôsen Karatsu montrant les transitions de couleur

Hakeme Karatsu

Fortement influencé par la céramique coréenne, le Hakeme Karatsu aurait été transmis directement sous la dynastie Yi. Il désigne des poteries moulées dans l’argile de Karatsu et décorées à la brosse (motifs au pinceau, peigne, ou engobe blanc appliqué au pinceau).

Le Hakeme Karatsu s’est répandu à l’époque d’Edo (XVI–XVIIe siècles), parallèlement à l’essor de la porcelaine d’Imari, prolongeant l’esthétique Karatsu après la période dite de l’« ancien Karatsu ».

Histoire et philosophie d’usage

Un adage dit : « le fabricant y est pour huit parts, l’utilisateur pour deux ». Autrement dit, une pièce n’est pas « terminée » à sa sortie du four : elle se complète dans la vie quotidienne. La beauté du récipient se révèle au fil des usages.

Pièce Karatsu-yaki en situation d’usage

La “beauté d’usage” au quotidien

Simples mais puissantes et chaleureuses, les pièces Karatsu incarnent une esthétique proche du wabi-sabi. Elles s’accordent facilement avec la vaisselle du quotidien et subliment mets et boissons. Pour approfondir, découvrez FOUR NAKAGAWA JINENBO – KARATSU-YAKI.

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